Gaza : ne pas se taire

Il est rare que j’aborde frontalement des questions de politique ici.
Mais il me semble qu’à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle.

Un massacre est en train de se dérouler à Gaza (un envoyé des Nations Unies a employé les mots de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité » pour décrire les actes commis par Tsahal), dans une relative indifférence des autorités internationales.
Alors que les opinions publiques internationales sont en ébulition, les Nations Unies ont adoptées cette nuit une résolution qui demande l’arrêt immédiat des violence… à 14 voix sur 15, car les États-Unis se sont abstenus (et nous qui croyions que l’élection d’Obama pourrait changer des choses…).
Une résolution ?!! Les résolutions sur ce conflit s’entassent depuis des dizaines d’années à l’ONU, et aucune n’est respectée ! L’urgence de la situation demandait au moins l’envoi immédiat d’une force d’interposition !
Le fameux droit d’ingérence humanitaire prôné par Kouchner ne s’appliquerait-t-il qu’à l’Afrique noire ?

Je ne souhaite pas entrer dans la polémique.
Mais en l’occurrence, quelles que soient nos opinions politiques ou religieuses, j’ai vraiment du mal à comprendre comment, comme par exemple Alexandre Adler hier sur un plateau télé, on peut refuser de condamner ce qui est de toute évidence un massacre de populations civiles !

8h31: L’armée israélienne a bombardé en début de semaine une maison de Gaza où elle avait rassemblé 110 civils, en tuant 30, assure l’ONU en citant des témoins. «Selon plusieurs témoignages, le 4 janvier, des soldats ont évacué environ 110 Palestiniens dans une seule maison à Zeitoun (dont la moitié était des enfants) en leur ordonnant de rester à l’intérieur», affirme un communiqué de l’Office de l’ONU pour la coordination humanitaire (OCHA). «Vingt-quatre heures plus tard, les forces israéliennes ont bombardé à plusieurs reprises cette maison, tuant environ 30» personnes, ajoute le communiqué.

Source : Libération – le conflit heure par heure

J’ai bien conscience que ces témoignages sont à recouper, car même l’OCHA n’est évidemment pas exempt de tentatives de manipulations. Mais on peut tout de même être extrêmement inquiet lorsqu’on s’aperçoit que :
tous les témoignages des habitants de Gaza joints par différents média semblent concorder
– les journalistes n’ont pas accès à la Bande de Gaza !
Mener « sans témoins » une opération militaire qui vise sciemment des populations civiles… quel exemple nous donne l’état d’Israël aujourd’hui…

Discuter de l’opportunité de réponses militaires, de la situation politique, de l’histoire de ce conflit, des responsabilités des deux parties (exemple type : elles rejettent toutes deux le cessez-le-feu)… c’est possible, mais pas maintenant !
Aujourd’hui, l’urgence est claire : arrêter immédiatement ces actes impardonnables, injustifiables.
Et surtout, surtout, ne pas se taire.

Quelques liens – je compléterai peu à peu
Gaza : are  we not human ? / Gaza : les frappes israéliennes succèdent au tir de roquettes du Hamas / Gaza : le Hamas rejette le cessez-le-feuGaza : Israël ignore le cessez-le-feu voté par l’ONU / Free Gaza : témoignages recueillis à Gaza et coordonnées de militants des Droits de l’Homme sur place / une analyse de Pierre Razoux en terme d’enjeux de pouvoir