L’autre jour, je suis tombé sur un article sur le blog de misscata, qui m’a fait marrer car il (re)posait le débat qui sera sans doute le plus important du XIXè siècle…
…vous l’aurez deviné, il s’agit de l’épineuse question : épilation totale ou pas ?
Et comme dans les 3 bouquins que je lis en parallèle (oui, je m’éparpille, je sais), il y en a justement un qui aborde ce sujet, je ne résiste pas à quelques lignes de citation :
Tout est reproché à la vulve et au vagin, de leur anatomie comme de la physiologie : navrante litanie !
Le sexe de la femme est velu : dans la phallocratique « légende des sexes », la femme n’a « pas le droit » de posséder du poil ; c’est gênant, disgrâcieux, sale. Pourtant l’homme ne se sent nullement incommodé par sa propre pilosité ; bien au contraire il en tire gloire, se trouvant d’autant plus séduisant et viril que plus velu : le poil, bien avant Samson, était déjà le symbole de la force masculine.
Depuis des millénaires, les femmes de nombreuses contrées s’épilent avec assiduité le Mont et les grandes lèvres. Pour complaire au mâle, elles émondent une toison outrecuidante qui lui fait offense, qui empiète sur sa prérogative pileuse.
Antiques Méditerranéennes d’Orient, Turques et Arabes prisonnières du harem et du hammam, gentilles petites créatures chinoises, supprimant ce signe de puberté féminine, ne faisaient – ne font – que brimer leur état de femme adulte. Ce sexe glabre, cette tirelire de poupée, c’est la fente d’une petite fille. Soumise, obéissante et docile : « je suis à votre service, Seigneur ! »
Même gardant leur pilosité de grande fille, les Occidentales n’en continuent pas moins à pourchasser le « poil superflu » des jambes, de la face, des sourcils ; encore plus systématique et révélateur le rasage des aisselles : ce creux des bras, odoriférant, humide et velu, rappelle par trop le creux des cuisses, y conserver du poil constitue une trop coupable négligence.Gérard Zwang
Le Sexe de la femme
Je ne souscris pas totalement à ce texte, car malheureusement j’ai moi-même sans doute déjà succombé à cette pression anti-poil… et puis je trouve que le raccourci épilation = petite fille est un peu facile.
Mais l’argument politique vaut tout de même qu’on s’y arrête, il me semble. D’autant que cette mode de l’épilation totale a tout de même été portée par le porno… milieu qui pour sa grande part ne brille pas par son féminisme.
Ce passage, pour information, est issu d’un livre magnifique, un ode à la féminité, qui commence à dater (la première édition date de 1967), mais qui rappelle que les hommes aussi peuvent être féministes…
Le Sexe de la femme, de Gérard Zwang, a été réédité par Jean-Jacques Pauvert à La Musardine, dans la collection lectures amoureuses.
Mais dites-moi un peu… et vous, vous en pensez quoi ?
Épilation partielle ? totale ?