Le Nécrophile, d’après Gabrielle Wittkop
Conception, mise en scène, coordination : Gaël L. assisté de Jean-Noël FRANÇOISE
Performers : Yohann ALLEX, Sandra DEVAUX , Grégory GUILBERT, Laura SIMI
Musique : Jean-Noël FRANÇOISE (merci à Frédéric DESLIAS et Arnaud LÉGER)
Lumière : Thalie GUIBOUT
Maquillage : Maud KERSALÉ

Présentation d’une étape de travail à la Halle aux Granges (Caen), décembre 2011

Il y a des livres qui changent une vie, des textes dont la rencontre provoque un tel choc qu’on en sort transformé. Le Nécrophile est de ceux-là, ou du moins, il l’a été pour moi.

Ce journal d’un antiquaire, amoureux de ceux dont la chair dégage la « fine odeur de bombyx » des morts, est éprouvant…
Dire du Nécrophile que c’est un texte dérangeant cèderait à l’euphémisme. Mais il faut évidemment aller au-delà de ce constat, puisque loin de susciter uniquement le dégoût, ce texte fascine.

Avec une langue d’une grande beauté, une poésie implacable, Gabrielle Wittkop réussit à transcrire la délicatesse de ces corps de cire, la tendresse infinie de cette relation qui unit un homme à la mort. Il s’agit bien ici d’un texte littéraire, dont la poésie dépasse l’objet lui-même.

C’est ce pouvoir de faire émerger la beauté de la fange que je souhaite transporter sur le plateau pour cette création. Partager avec le spectateur le trouble d’entrevoir, derrière le monstre, un être qui lui ressemble, dans sa fragilité, son besoin d’amour, son humanité. A mon sens, il ne s’agit pas dans cette pièce de « glorifier le vice » dans un sursaut sadien, mais d’éclairer froidement l’âme humaine, comme l’a fait l’auteur dans le texte.

C’est en n’imposant au spectateur aucun jugement moral que Le Nécrophile distille le trouble…

 

 

 

 

 

 

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