Quel âge avez-vous ?
J’ai trente, mais dans ma tête je suis restée une jeune fille de 15 ans.

Quelle est votre profession ?
J’ai été autrefois traductrice au sein d’une institution étatique, c’était un boulot de stress qui exige rapidité, énergie et efficacité ; j’ai fait aussi de la voix off pour des spots publicitaires, actuellement je travaille dans l’alimentaire.

Êtes-vous en couple ou célibataire ?
Difficile de répondre, je dirai simplement oui et non, oui j’ai quelqu’un, et non on vit chacun dans son côté.

Avez-vous des enfants ?
Non j’ai pas d’enfants, mais j’aime beaucoup les enfants et aimerai en avoir, sauf que pour moi un enfant est le fruit d’un amour grand et donc je refuse un peu l’idée d’en concevoir sans amour, cela dit s’il m’arrivait d’en avoir (sans amour) ça sera toujours un heureux évènement,  c’est une vie qu’on laisse souffler et cela serait malheureux de l’éteindre.

Quel est votre premier souvenir lié à la masturbation ?
Oh là ! très jeune (je dirai même trop jeune) à l’âge de 7ans.

Qu’est-ce que la masturbation vous apporte sur un plan physique ?
Sur un plan psychologique ?

Beaucoup de choses mais c’est facile de le sentir que de le dire, physiquement je dirai en somme beaucoup de repos, de détente et d’humour ce qui me rend très attirante auprès de la gente masculine, Psychologiquement : assurance et confiance en soi.

Vous conduit-elle à l’orgasme habituellement, de temps en temps, rarement, jamais ?
Non seulement cela me procure beaucoup de plaisir mais j’atteins tout le temps l’orgasme.

Combien de temps vous faut-il ?
Au niveau du temps, je ne peux être précise, je dirai simplement ça dépend des humeurs, des contextes, en somme de mon état « psychique ». De toute les façons, cela ne se produit pas du premier coup certes, il faut beaucoup de temps, de concentration, et une ambiance calme et sereine.

Préférez-vous vous masturber toute seule ou en présence de votre partenaire ?
La masturbation (pour moi) est personnelle, elle est sacrée pour soi-même et devient perverse en présence d’une autre personne.

Comment vous masturbez-vous ?
Les mouvements de masturbations sont différents, mais généralement j’adore caresser tout mon corps du haut en bas et pour cela j’aime me mettre toute nue, allongée dans mon lit ou dans ma baignoire en prenant mon bain. Je commence à caresser mes tempes et ma nuque dans un geste lent et harmonieux avec deux doigt, ensuite je descends d’un majeur sur le long de mon visage en caressant ses entours, du revers d’une main je caresse une de mes joues et je m’arrête au coin de la bouche pour l’effleurer : avec l’index le tour des lèvres et le majeur l’intérieur des lèvres ; je glisse ensuite l’index du bout des lèvre dans un geste vertical jusqu’au cou, et je commence à le caresser du haut en bas doucement comme si j’avais peur de le tordre, en descendant lentement jusqu’à la naissance des seins…
Je les prends par mes deux mains dans un mouvement circulaire, le désir en moi commence à s’éveiller, mon ventre commence à se rétrécir, à vouloir rentrer à l’intérieur, à se compresser comme s’il ressentait le besoin de serrer à l’intérieur de lui un corps allongé ; j’écarte peu à peu mes jambes je laisse parfois un draps entre mes jambe tout en le serrant. J’adore glisser de l’eau froide dedans tout en fermant les yeux et tenant la tête en arrière ; j’écarte mes jambes et je pose deux doigts sur les lèvres de ma chatte dans un sens vertical en premier, ensuite avec des mouvements circulaires et je sombre dans un plaisir vertigineux qui peut perdurer une demi-heure ou une heure avant d’atteindre l’extase.

A quelle fréquence Vous masturbez-vous ?
Dans quel(s) lieu(x) ? Avez-vous un « rituel » lié à la masturbation  ?

Une fois par semaine en moyenne et généralement c’est plutôt la nuit et à chaque fois que je prends mon bain.
Où et quand vous êtes-vous masturbée la dernière fois (racontez si possible) ?
Seule dans ma chambre il y a une semaine.

Y a-t-il des images, des fantasmes particuliers qui sont récurrents lorsque vous vous masturbez ?

Comme je l’ai dit auparavant, la masturbation exige un contexte.
Il va de soi qu’on va faire appel à des images et à des fantasmes. En ce qui me concerne, l’image que je renvoie dans mon cerveau est une image floue, une image d’un homme sans visage, robuste, nu, sans couleurs, viril, fort, sauvage la plupart du temps et très doux et tendre – c’est à la fois opposé et contradictoire : dominant et prince charmant, un homme qui m’écrase de tout son poids qui me serre la gorge mais tout en la caressant qui me pénètre tout en me violant et me viole tout en m’aimant sans étreinte sans relâche et « sans fin » qui me tient prisonnière comme une proie et me dorlote comme une princesse… la masturbation est une continuité du fantasme féminin.

Y a-t-il quelque chose qui n’a pas été abordé dans ce questionnaire et que vous souhaitez rajouter ?
Oui il y a des choses qui n’ont pas été abordé dans ce questionnaire, par ex ; ce qui pousse à se masturber, si on parle de ça à son entourage, à ses amis, à son partenaire ?
On ce qui me concerne, la masturbation est quelque chose de tabou, j’en ai jamais parlé, je nie même de la pratiquer. Longtemps j’ai pensé que la masturbation n’était qu’un acte pervers, et c’était faux car elle m’a conduit à la liberté de mon corps et de mon âme, à prendre conscience de mon propre corps à ses exigences et à ses besoins.
J’ai été élevée dans un environnement d’interdit, je dirai même trop d’interdits pour les femmes bien sûr. Dans la société où je suis née, la femme ne vaut rien car elle ne possède pas son corps, son corps n’est pas le sien il appartient à son homme, c’est le seul qui aura le droit de le manipuler, de le détruire, de le déformer, de le mutiler comme il le veut, (sans procurer aucun plaisir à la femme car si une femme ose à révéler son plaisir, celle-ci n’est qu’une « pute »). Toute enfant j’étais trop curieuse de mon corps notamment mes parties génitales qui m’ont été défendues, comme si on m’avait collé un corps étranger au mien. Je ne comprenais pas pourquoi je ne devais pas toucher mon sexe, voire même je n’avais pas le droit de le toucher sous peine d’être bannie à jamais.
La masturbation m’a permis de prendre conscience de mon propre corps en tant que personne ayant une identité, en tant que femme ayant des désirs et des fantasmes.
La masturbation a libéré mon corps et mon esprit.

Qu’avez-vous pensé de ce questionnaire ?
Direct mais insuffisant au plan psychologique : je pense qu’il devrait y avoir des questions analytiques qui facilitent de comprendre la masturbation féminine, non comment on la pratique mais pourquoi on la pratique, c’est d’aller fouiner dans l’inconscient féminin, dans ce qui est refoulé, je pense, le fait de savoir quel mouvement circulaire ou autre ne peuvent être acquis que comme une grammaire qui peut être lue différemment.

L’avez-vous trouvé assez complet, trop ou pas assez précis, agréable à  remplir ou dérangeant, etc ?
Pas assez complet, pas assez précis, les questions sont plutôt globales.
Agréable ? ni oui ni non c’est plutôt dérangeant c’est parce que tout simplement trop intime trop personnel, on veut pas en parler, il y a beaucoup d’hésitation et beaucoup de gêne je le reconnais, mais le fait d’en parler à un inconnu pour des inconnus je pense que la gêne baisse sans toutefois l’effacer, cela reste quand même trop trop trop intime.

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